Assurance vie : combien vais-je toucher?

Le contrat d’assurance vie est un outil incontournable de la gestion de patrimoine. Mais il est souvent difficile de savoir combien l’on va toucher au terme du contrat ou lors d’un rachat partiel. Cet article vous propose un éclairage sur les éléments à prendre en compte pour estimer au mieux le montant que vous percevrez.

Les paramètres à considérer

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour déterminer le montant que vous toucherez en cas de rachat total ou partiel de votre assurance vie, ou au décès du souscripteur. Parmi eux :

  • Le type de contrat : il existe deux grandes familles d’assurances vie, les contrats en euros et les contrats en unités de compte (UC). Les premiers offrent une garantie en capital et un rendement annuel minimum, tandis que les seconds sont investis sur des supports plus risqués (actions, obligations, immobilier…), sans garantie en capital.
  • La durée du contrat : plus vous conservez votre assurance vie, plus elle a le temps de se valoriser grâce aux intérêts composés et aux éventuelles plus-values réalisées sur les supports d’investissement.
  • Les frais : l’assureur prélève généralement des frais sur versement (lorsque vous alimentez votre contrat), des frais de gestion (annuels) et des frais d’arbitrage (lorsque vous modifiez la répartition de votre épargne entre les différents supports).
  • Les performances des supports d’investissement : en fonction du type de contrat et de la répartition de votre épargne entre les supports en euros et les unités de compte, les performances de ces derniers auront un impact plus ou moins important sur la valorisation de votre assurance vie.
  • Les prélèvements sociaux et fiscaux : lors d’un rachat ou au décès du souscripteur, les gains réalisés sont soumis à des prélèvements sociaux (actuellement 17,2 %) et, le cas échéant, à l’impôt sur le revenu ou au prélèvement forfaitaire unique (PFU).

Estimer le montant de son assurance vie : quelques exemples chiffrés

Pour illustrer concrètement l’impact des différents paramètres sur le montant que vous pouvez percevoir grâce à votre assurance vie, prenons quelques exemples :

Cas d’un contrat en euros

Vous avez souscrit un contrat en euros avec un versement initial de 10 000 € et une garantie d’un rendement annuel minimum de 1 %. Au bout de 8 ans, sans aucun versement complémentaire ni retrait, votre capital s’élève à :

10 000 € x (1 + 0,01)^8 = 10 817,16 €

Ce montant est brut de frais et de fiscalité. Si l’on tient compte des prélèvements sociaux (17,2 % sur les gains), le capital net perçu en cas de rachat s’établit à :

10 000 € + (817,16 € x (1 – 0,172)) = 10 677,59 €

Cas d’un contrat en unités de compte

Vous avez souscrit un contrat en UC avec un versement initial de 10 000 €, réparti à parts égales entre un fonds actions et un fonds obligataire. Au bout de 8 ans, les performances annuelles moyennes des deux fonds sont respectivement de +4 % et +2 %.

La valeur de votre épargne investie en actions s’élève à :

5 000 € x (1 + 0,04)^8 = 6 583,14 €

Celle investie en obligations atteint :

5 000 € x (1 + 0,02)^8 = 5 938,82 €

Ainsi, le capital brut total de votre assurance vie en UC est de :

6 583,14 € + 5 938,82 € = 12 521,96 €

En tenant compte des prélèvements sociaux et d’une éventuelle imposition au PFU (à un taux de30 % après un abattement annuel de4 600 € pour une personne célibataire ou9 200 € pour un couple), le capital net perçu en cas de rachat serait :

12 521,96 € – (2 521,96 € x0.172) – ((2 521,96 € -4 600) x0.3) = 11 815,18 € (pour une personne célibataire)

Les conseils de l’expert : optimiser la performance de son assurance vie

Pour maximiser le montant que vous pourrez percevoir grâce à votre assurance vie, voici quelques recommandations :

  • Choisissez un contrat avec des frais réduits : comparez les offres du marché et privilégiez celles qui présentent des frais sur versement faibles voire nuls, des frais de gestion compétitifs et des frais d’arbitrage limités.
  • Adaptez votre allocation d’actifs en fonction de votre profil d’investisseur et de vos objectifs : si vous êtes prêt à prendre des risques pour obtenir un rendement potentiellement plus élevé, orientez une part plus importante de votre épargne vers les unités de compte. À l’inverse, si vous recherchez avant tout la sécurité, privilégiez les contrats en euros.
  • Diversifiez vos investissements : au sein d’un contrat en UC, répartissez votre épargne entre plusieurs supports (actions, obligations, immobilier…) afin de limiter les risques liés aux fluctuations des marchés financiers.
  • Profitez des avantages fiscaux : en conservant votre assurance vie au moins 8 ans, vous bénéficiez d’un abattement annuel sur les gains lors d’un rachat (4 600 € pour une personne célibataire ou9 200 € pour un couple) et d’une imposition plus favorable au PFU (7,5 %).

Ainsi, estimer le montant que l’on va toucher grâce à son assurance vie n’est pas une science exacte, mais en tenant compte des différents paramètres évoqués et en suivant les conseils de l’expert, vous pourrez mieux anticiper et optimiser la performance de votre contrat.